Déjà dix familles du village africain du doyen de Verviers sont dotées de WC grâce à la Ville.
Une véritable petite révolution dans la vie de ces Congolais.
Ne pas disposer d’une toilette dans sa sphère privée ni même à quelques mètres de celle-ci, c’est une rude réalité vécue par de nombreuses familles de Cibombo, ce village de réfugiés du Kasaï-Oriental, en République démocratique du Congo. Lieu où le doyen de Verviers, Stanislas Kanda, a atterri dans les années 90 suite à une épuration ethnique. L’association Ipamec (Initiatives de paniers des ménagères de Cibombo), dont il est le vice-président, s’attache à tenter de répondre à ce besoin élémentaire avec l’aide de la Ville de Verviers qui a permis la construction de dix premières toilettes pour dix familles, soit «80 personnes à peu près. La communauté de Cibombo et moi-même sommes très reconnaissants. On a reçu 2 500 euros de la Ville et on attend la deuxième tranche, soit la même somme pour en doter les dix familles suivantes», chiffre le doyen. Des toilettes qui rendent une forme de dignité aux villageois et qui jouent un rôle fondamental d’un point de vue sanitaire «permettant de limiter la propagation des maladies dites des mains sales, la fièvre typhoïde, les vers intestinaux, le choléra.» Et c’est le modèle de l’apprentissage par imitation qui est prôné. «Le but n’est pas de donner une toilette à chaque famille mais d’avoir des échantillons modèles afin que ceux qui ont des moyens puissent les imiter. On entend responsabiliser les personnes. Il ne s’agit pas d’assistanat perpétuel mais d’un soutien à la capacité locale.»
Aujourd’hui, nombreuses sont les familles à vouloir en bénéficier et à venir se nourrir de tout ce qui peut leur être utile lors des formations organisées sur place par l’association. «Les villageois sont formés pour la tenue de la propreté et de l’assainissement de leur parcelle», conclut le doyen.
« Les rentrées financières ont fortement diminué »
«On continue à travailler sur les projets mais les moyens sont très limités. La crise sanitaire nous a coupé l’herbe sous le pied», regrette Stanislas Kanda, vice-président de l’association Ipamec.
Comme pour de nombreuses associations qui voient leurs événements annulés et donc «les rentrées qui ont fortement diminué». Ce mois-ci, «nous aurions dû nous retrouver comme chaque année depuis 15 ans pour le souper traditionnel» qui aurait promis de beaux bénéfices. «Les habitants et habitantes de Cibombo ont besoin d’un soutien financier, dans le domaine de l’accès à l’eau, de l’élevage et de l’agriculture, pour le parrainage scolaire des enfants et la formation des adultes et la confection des masques sur place, déjà plus de 5 000 depuis le début de la crise.» Alors, pour combler ce trou financier, l’abbé lance un appel aux dons aux habitués – ou non – des activités. «Cette année, la déduction fiscale à partir de 40€ de don est exceptionnellement de 60% au lieu des 45% habituels.»
ASBL Ipamec – IBAN: BE49 0882 3628 9971 – BIC: GKCCBEBB