Le site de Cibombo a été implanté dans une savane herbeuse au sol sablo-argileux pauvre. Il n’y pousse donc qu’une herbe légère appelée savane. L’homme peut y planter des arbres divers en choisissant spécifiquement les espèces capables d’y prospérer. Ainsi certains arbres fruitiers comme les manguiers ou les palmiers. Les arbres plantés jouent aussi une action para-foudre importante, car, sous l’équateur, les orages sont violents et le manque d’arbre fait que la foudre s’abat sur toute construction à peine élevée du sol comme les maisonnettes ou abris familiaux. La plantation d’arbres, surtout fruitiers assure donc une double protection à la population du village de Cibombo : la fourniture de produits alimentaires indispensables en terme de vitamines et une protection contre les méfaits de la foudre grâce à l’effet de pointe de leurs cîmes. Nous insistons aussi sur le fait que ces plantations ont le mérite d’ancrer le sol argilo-sableux de Cibombo et d’ainsi éviter une érosion destructrice des sols par les fortes pluies des huit mois de la saison des pluies (15 août au 15 avril). Le coût de plantation d’une première phase de 100 arbres avoisine 800€. Comme il y a 2300 parcelles sur le site de Cibombo, l’opération de reboisement devra s’étaler sur une longue période en visant l’objectif de mettre au moins un manguier sur chaque parcelle. Mais, le monde ne s’est pas fait en un jour, et encore moins Cibombo…
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Une chèvre pour la vie
La vision globale de l’action d’IPAMEC est avant tout de faire prendre en charge par la population locale son propre développement et de ne pas attendre de donateurs ou d’ONG diverses une aide alimentaire quotidienne. C’est la famille qui est ici ciblée pour devenir son propre acteur de développement. D’où ce premier projet initié par IPAMEC qui consiste à former les membres de la famille dans la conduite d’un petit élevage familial. IPAMEC aidera la famille à construire un abri de type basse-cour et fournira un ou deux couples de canards ou de poules. De même, pour l’élevage de lapins très prolifiques où IPAMEC fournit clapiers, lapins et vaccins.
Depuis ce mois de juillet 2019, IPAMEC a lancé un nouveau projet : « Une chèvre pour la vie« . L’ambition de ce projet est de fournir à chaque famille de Cibombo une chèvre et fournir à chaque quartier un bouc reproducteur.
Mais pourquoi une chèvre?
La chèvre n’est pas étrangère à la population. La viande de chèvre intervient dans de nombreuses cérémonies. C’est une nourriture ordinaire. Elle est, comme la poule, au rendez-vous des menus de fêtes : rites religieux, spirituels, de réconciliation des familles, aux repas avec des invités d’honneur, accueil d’un grand hôte, aux repas de famille. Elle est utile quand il fautrégler des conflits sociaux. Elle peut aussi servir d’amende. Sans oublier que c’est une viandeaccessible aux économies des familles de classe moyenne.
Est-ce un animal facile à élever ?
Exactement. Ce n’est pas un animal encombrant. Une chèvre produit de deux à trois chevreaux chaque année. C’est doncun bon compromis pour ces familles qui peuvent la consommer ou générer un revenu en revendant leur chèvre au marché par exemple. Non seulement la chèvre produit de la viande mais il y a aussi le fumier de chèvre qui sert à la fertilisation du potager. La chèvre est ciblée dans notre projet principalement pour ces deux productions et est très consommée par la classe moyenne et pauvre – et non pas pour son lait qui est difficile à conserver -. La chèvre est très importante dansl’environnement ordinaire de la population et fait défaut dans le village de Cibombo. Pour latrouver, il faut parcourir 24 kilomètres, à pied puisue les habitants n’ont pas de voiture. C’est donc le but de ce projet de faire du paysan de Cibombo un expert, producteur de chèvres. Une chèvre qui produit bien peut assurer la scolarité des enfants, aider à résoudre des conflits de société, et nourrir la famille. Et, in fine, on n’encourage pas de cette manière les populations à quitter la région pour rêver à un eldorado européen.
Comment tout ce projet va-t-il s’organiser ?
Les familles sont regroupées en plusieurs quartiers. Dans chacun de ces quartiers, il y aura un bouc collectif. Pour les croiser, les familles seront dotées d’une chèvre. En pratique, nous récoltons les fonds nécessaires pour acheter les chèvres sur place et les amener à Cibombo. Une famille qui reçoit une chèvre peut devenir autonome et s’en occupe à condition d’avoir reçu une formation. Après quoi, la famille continue à être encadrée. Il existe des modules de formations dispensés aux paysan avec le comité, composé d’un agronome, pour gérer correctement son élevage.
Cette aide d’IPAMEC a deux avantages : elle fournit de la viande à la famille et lui assure aussi un petit revenu par la revente des produits de leur élevage. Depuis trois ans, nous en sommes à 152 familles lancées dans le petit élevage. Les animaux d’élevage qui ont eu du succès et beaucoup de résultats sont principalement les poules et les lapins, mais certains se sont lancé dans dans l’élevage de pigeon, de chèvres et de cochons, mais il faut nettement plus de moyens pour ces deux derniers types d’élevage.